Après avoir décortiqué la naissance et création d’une #fakenews, on recommence avec ce graphique publié par l’association « Grenoble à cœur », des opposants au projet métropolitain CVCM tel que prévu aujourd’hui.
Ils utilisent aussi les données de Air Auvergne Rhône-alpes* pour fabriquer leur conclusion : la pollution augmente largement après la mise en oeuvre du nouveau plan de circulation ! Vraiment ? Voici leur graphique et regardons la méthodologie utilisée pour décrypter l’approximation scientifique.
- Seulement 2 semaines en Avril servant de mesures de références. Sont elles des semaines significatives ? Pourquoi pas au moins autant que celles utilisées après ? C’est comme si on comparait la température du mois de juin, par rapport à 2 semaines en avril pour conclure que juin est plus chaud qu’avril !
- Pour se focaliser sur la pollution voiture des jours ouvrables, ils font la moyenne des valeurs entre 7h et 20h. Mais quelle est la vitesse de dispersion du NO² ? ne dépends t-elle pas des jours et du vent ou pluie ? Ne respirons nous pas aussi la pollution le WE ?
- N’est gardé que certaines semaines pour raison de jours férié d’après l’explication, alors qu’on regarde des mesures journalières seulement des jours ouvrés et qu’on ne constate pas d’effet cumulatif au fil de la semaine. De plus, pouvez vous nous rappeler quel jour férié était la semaine du 29 mai, non présente dans le graphique ?
- Le +35% est mesuré sur les points extrêmes, sans même tenir compte de certains jours ouvrés aussi présent sur le graphique et qui baisserait la moyenne de l’augmentation… Quelle justification ?
- Enfin, un détail, mais pour une preuve scientifique c’est un peu gros, les mesures sont celles du dioxyde d’azote, et non oxyde d’azote ! Encore un coup de la fameuse faute de frappe grenobloise !?
Autant d’observations qui poussent à reprendre la même méthode à partir des données brutes d’Air AURA, en gardant toutes les semaines pour obtenir le graphique ci-dessous.
En ajoutant la moyenne avant et après (pointillé gris horizontal), on constate en effet une augmentation de 6 µg/m3. Mais peut on conclure à une augmentation lié au nouveau plan de circulation ? Et si on faisait aussi cette analyse avec plus de semaines dans le passé… Pourquoi pas l’ensemble du début de l’année ? Voici le graphique résultat.
On constate la difficulté de conclure car la moyenne avant/après est maintenant quasi la même (-0,5 µg/m3) !
Et d’ailleurs avec la méthode « Grenoble à cœur », que se passe t-il sur la station Caserne de Bonne ? Même calcul et voici le résultat.
Moyenne égale au dixième prêt ! Au regard de ces éléments de réflexion, impossible de valider l’argument « Grenoble à cœur » et l’utilisation d’une pseudo méthode scientifique est encore utilisée pour justifier une cause. Une technique de création d’une #fakenews malheureusement.
Si vous lisez encore ce billet, déjà bravo, et ensuite vous avez bien compris que la méthodologie de mesure et de comparaison et clef dans l’interprétation des résultats. Aucun doute que les points de concentration de pollution se sont déplacés avec la circulation, mais à ce stade, pas encore de conclusion possible scientifiquement sur la globalité.
Les paramètres influençant la pollution de l’air sont nombreux, mais une chose est certaine, si on limite les sources émettrices de polluants, on limite le niveau de pollution. Juste un dernier chiffre, et pour terminer sur une note positive, encore plus de la moitié des déplacements à Grenoble de moins d’1 kilomètre se font à voiture ! Le potentiel d’amélioration est donc immense pour le bénéfice de tous, incluant les automobilistes obligés d’utiliser un véhicule pour raison professionnelle ou personnelle.
* source aussi de l’‘observatoire de la qualité de l’air